Une équipe américaine a ré-examiné les résultats des deux essais, mais en intégrant deux paramètres non pris en compte jusqu'ici. Le premier est un biais de sélection important dans l'étude PLCO: la moitié des patients inclus dans le groupe contrôle avaient déjà bénéficié d'un dosage de PSA avant leur inclusion et parmi ceux qui n'en avaient pas eu, près de 90% y ont eu recours pendant l'étude. Le second concerne le délai de réalisation d'un dépistage après inclusion choisi par chacune des études. Ils étaient comparables dans les groupes devant bénéficier d'un dépistage, mais bien plus longs dans le groupe contrôle américain que dans le groupe contrôle européen.
Ainsi, des analyses statistiques plus poussées ont montré qu'il n'y avait de fait pas de différence en termes de mortalité par cancer de la prostate entre les deux essais. En réalité, le délai de réalisation du dépistage apparaissait déterminant : plus il était effectué tôt, meilleur était le bénéfice (réduction de mortalité de 7 à 9% par année). En définitive, la réduction de mortalité par cancer de la prostate grâce au dépistage par PSA est évaluée à 25 à 31% dans l'étude européenne et à 27 à 32% dans l'étude américaine.
Les auteurs admettent que le délai moyen de réalisation d'un dépistage est un outil sans doute trop simple. Il n'en demeure pas moins que leur travail met en évidence un bénéfice incontestable du dépistage du cancer de la prostate par le dosage des PSA.